J’ai trouvé, il y a peu, un plan du réseau des transports publics de Marseille, de la C.G.F.T. (Compagnie Générale Française de Tramways), datant de 1938. Ce plan est orienté à l’est, il mesure 58 × 45 cm (l. × H.).
Le traitement est le suivant : le plan est anamorphosé — d’où une mention très claire en haut à gauche sur le fait qu’il n’y a pas d’échelle uniforme — afin de rendre la partie centrale plus lisible et «ramasser» les lignes desservant de lointains faubourgs (Marseille étant une commune très étendue), seules les voies principales sont représentées, par des tracés noirs discontinus. Les lignes de tramways et autobus sont représentées par des tracés rouge plus épais. De petits taquets dépassant de part et autre du tracé marquent les sectionnements, des « T » rouges indiquent les terminus. Les indices de lignes placés à côté des terminus renseignent sur les types de service comme suit :
• service continu, tous les jours : disque noir contenant l’indice en réserve blanche ;
• service continu, jours ouvrables : carré noir contenant l’indice en réserve blanche ;
• service intermittent : cercle noir ;
• service le dimanche : cercle rouge.
J’ai immédiatement perçu quelque chose de familier, j’ai vite retrouvé dans ma cartothèque de quoi il retournait.
En effet, le langage graphique mis en œuvre rappelle énormément le traitement du plan du réseau des transports de surface de Londres contemporain. Il ne me semble pas que cela ait été relevé où que ce soit, je le fais donc ici.
Le ou les auteurs de ce plan ont choisi comme référence ce qui se faisait à Londres plutôt qu’à Paris, les plans du réseau de surface contemporains de la STCRP étant très différents, c’est aussi une dimension importante à noter. À Marseille, comme à Londres, le traitement laisse une plus grande place à la communication de l’offre, des types de services, la représentation de la ville est très simplifiée, une hiérarchisation est clairement opérée. Mis à part les différences inhérentes aux deux villes (difficilement comparables par ailleurs), reste un langage visuel identique, — semblable, tout en étant distinct.
Je vous laisse constater par vous-même à travers les images présentées ci-dessous cette remarquable similarité : à gauche le plan de Londres, à droite celui de Marseille.
