Marseille, réseau de la RATVM en 1957

Construction de deux plans du réseau de la RATVM (Régie Autonome des Transports de la Ville de Marseille) tel qu’il était en 1957, à l’époque où trois modes étaient encore opérés : tramways, trolleybus et autobus.

Nous sommes quatre ans seulement avant que toutes les lignes de tramways disparaissent à l’exception du 68 (conservée pour son insertion urbaine particulière, en tunnel jusqu’à Noailles). Cette ligne et son équipement en rames PCC deviendront iconiques, étant l’une des trois dernières exploitées en France, avec une à Saint-Étienne (également avec des PCC) et une ligne en Y entre Roubaix ou Tourcoing et Lille (équipée de Duewag), entre la fin des années 1950 et le renouveau du tramways à partir des années 1980, accéléré dans les années 1990 et 2000 ; Marseille aura un nouveau réseau en 2007 (entrainant la fermeture du 68 en 2004, pour intégration dans le nouveau réseau).

La 2e commune de France par la population, a alors entre 661 407 (recensement de 1954) et 778 071 habitants (1962). La croissance démographique est très importante à 2,2% par an en moyenne entre ces deux recensements, après le maximum historique atteint dans l’immédiat avant-guerre (914 232 hab.), un nouveau pic sera atteint en 1975, avec 908 600 habitants. Le réseau transporte, à la fin des années 1950, 120 millions de voyageurs par an, ce qui donne un ratio nombre voyages/an/hab. de 171, indiquant un usage élevé.

Les deux plans sont géo-schématiques, ils sont concentrés sur le réseau, ils ne comportent aucune représentation du tissu urbain ou indication d’équipements, ce sont des «plans-témoins», des sortes de reconstitution du réseau tel qu’il était. Je n’ai trouvé aucun plan antérieur à 1978, de sorte que je me suis basé sur d’autres sources indiquant la nomenclature détaillée des lignes, notamment un guide de 1957, de la maison d’édition Frezet (que j’ai trouvé sans le plan malheureusement) et le chapitre III, consacré à Marseille, de l’Histoire des transports dans les villes de France, de Jean Robert, édité par l’auteur, en 1974 (540p.).

Les deux plans sont orientés au NNE, comme l’étaient la plupart des plans de la ville jusqu’à une période récente, ils possèdent le même squelette, les modes sont indiqués par la forme des indices de lignes, comme celles qui marquent les têtes de lignes.

Le premier plan suit une logique d’individualisation des lignes par couleurs qui leurs sont attribuées par zones, des nuances sont ensuite utilisées pour aider à suivre chacune. Il est à ajouter que les tracés sont eux aussi individualisés, chaque ligne est représentée et peut être suivie à travers l’écheveau. Ce plan est celui qui est le plus à contre-courant de ma pratique, mais c’est celui qui met le plus en évidence la structure encore majoritairement rayonnante du réseau, à partir de point centraux. Seules quelques lignes reliaient des points de part et d’autre de l’hyper-centre, de façon tangente, comme les lignes de trolley 69 et 74, la lignes de bus 52 ; la desserte de la Place de la Joliette, qui est la jonction du complexe portuaire et de la ville, est remarquable : pôle desservi par quatorze lignes dont dix y ont leur terminus. Ceci révèle l’importance dans la vie citadine de ce port, le premier de France, où transitaient 1,5 millions de voyageurs (1955), ainsi que plus de 50 millions de tonnes de marchandises (par an).

Cliquez-droit sur les images pour les ouvrir dans une nouvelle fenêtre afin de les voir en «taille réelle».

Le second plan suit une logique très différente (en apparence). Si les lignes sont toujours individualisées par leur tracés, elles sont toute de couleur identique. L’usage d’un fond de couleur intense mais permettant un contraste optimal avec le noir des tracés (le jaune), déploie une tout autre image du réseau qui est pourtant le même. Ce plan est plus en continuité avec mon approche, j’y ai exploité un usage plus «dur» des variables, dans un souci d’économie de moyens, quitte à obtenir un objet différent du «plan de réseau» habituel.

Ce travail est appelé à évoluer, il ne s’agit pas de «produit» fini, mais d’un exercice que j’entends pratiquer pour d’autres villes.

A. B.-M., le 24 avril 2024.

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s