Plan du réseau urbain CTT-SEMVAT
La découverte il y a un peu plus de trois mois, d’une maquette inachevée d’un plan du réseau de transports collectifs de Toulouse, du début des années 1960, a déclenché chez moi un intérêt aigu pour ce réseau à cette époque. Les informations trouvées sur le dit réseau — ou plutôt les réseaux, à savoir : ville, banlieue urbaine, et suburbain (telle était la nomenclature dans les années 1970), qui couvrait l’agglomération toulousaine à cette époque, quand elle comptait 510 000 habitants — bien que ne comportant pas de plan, m’ont permis de le représenter, à un moment donné postérieur d’une dizaine d’années au croquis fragmentaire que j’avais présenté.
Il se trouve que l’année pour laquelle j’ai des informations suffisantes et recoupées est 1974. J’ai donc construit le plan ci-dessous, qui représente les deux réseaux, « ville », et « banlieue urbaine », couvrant la partie la plus dense de l’agglomération toulousaine. Je n’ai pas cherché à mimer ou à « terminer », cela aurait été présomptueux, la maquette qui a déclenché cette sorte d’enquête, aboutissant à ce nouveau plan. Il fait partie avec celui de Marseille, à cette famille que j’appelle plan-témoin.
La ville venait de connaître une réorganisation complète de ses transports publics par la création d’un syndicat mixte des transports en commun (SMTC), chapeautant la nouvelle Société d’économie mixte des transports publics de voyageurs de l’agglomération toulousaine (SEMVAT) responsable de l’application et de la mise en œuvre de l’offre opérée conjointement par la Compagnie toulousaine de transports (CTT). L’ensemble a repris un réseau à la dérive depuis le début des années 1950, et les résultats furent spectaculaires : après la mise en place de la première mouture du réseau début 1973, avec entre autre : 5,25 km de couloirs réservés à contre-sens en des points stratégiques de l’hyper-centre, pléthore de nouveaux véhicules*, l’augmentation des fréquences, la simplification tarifaire, la fréquentation annuelle passa de 45 millions de voyageurs à 62,5 millions en 1978, soit une augmentation de près de 39% sur quatre ans. Pour les moyens : en 1975, 427 autobus et 1271 employés opèrent un réseau composé de 427 km de lignes (304 km sans les troncs communs), dont l’offre couvre 12 800 000 km par an**.

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* Toulouse avait la 3e flotte de SC10 de France après Paris et Lyon. C’était un autobus standard de transport urbain, outre qu’il fut présent dans toutes les villes de France possédant un réseau de transports urbains à la notable exception de Marseille, entre le milieu des années 1960 et le début des années 2000 ; ici (partie inférieure gauche du plan), ce SC10U est représenté de profil dans une version à un agent, et trois portes de quatre volets.
** Données tirées de compilations du CETUR (Centre d’études des transports urbains) et de l’OEST (Observatoire économique et statistique des transports).